Bon, c’est vrai, vous avez la légitimité, puisque vous êtes le nouveau patron.
Ceux qui ne se soumettent pas n’ont qu’à chercher ailleurs. Et si c’était le
meilleur moyen pour faire partir les meilleurs, déjà déstabilisés par les
changements en cours ? Alors que les moins bons, on le sait bien, seraient
plutôt du genre … à rester indéfiniment !
Quelques méthodes simples vont vous aider à effectuer cette transition
managériale en douceur. En suivant des règles de base, et en usant sans cesse
de la meilleure technique de motivation qui existe : l’écoute.
Tout d’abord, pour avoir des troupes gonflées et motivées, concentrez vous sur
votre propre motivation. Vous êtes la locomotive de la société, ils ne sont
que les wagons. Et si vous êtes dans le doute, vous serez vite contagieux.
Votre enthousiasme, votre foi en leurs capacités (d’ailleurs, c’est bien parce
qu’ils ont fait un superbe boulot que vous avez eu envie de reprendre cette
boite !) seront aussi communicatifs que vos énervements, votre impatience. Le
choix est le vôtre.
Ensuite, vous ne pouvez tout – bien – faire. Dé-Lé-Guez ! Laissez faire,
faites faire, votre travail est de coordonner, d’organiser, de fixer les
objectifs, mais pas de réaliser par vous-mêmes ! N’oubliez pas que chaque fois
que vous faites le travail d’un autre, vous ne faites pas celui pour lequel
vous vous rétribuez ! Même (surtout) si vous pensez faire mieux vous-même. En
déléguant, vous utilisez deux formidables outils de management à la fois : la
formation (quoi de plus formateur que de se confronter à la réalité), et la
motivation (être jugé capable, et découvrir qu’on peut effectivement accomplir
une mission, en se dépassant si nécessaire, est plus qu’encourageant).
Vos collaborateurs réalisent leur job de façon exemplaire ? Félicitez les.
N’attendez pas la réunion annuelle pour le faire. Dès que l’un d’entre eux
s’est surpassé, valorisez le. Sous les formes qui vous conviennent. Du pouce
levé au courrier officiel, en passant par le mail général ou la prime
exceptionnelle (quoique une bonne félicitation n’entraîne pas toujours de
contrepartie pécuniaire). Cherchez les opportunités pour lancer des messages
positifs, et si vous les contrôlez, dans des entretiens d’évaluation,
commencez donc par les éléments qui vous permettent de les féliciter.
Enfin, car le carton jaune ou rouge est aussi un outil de management,
n’hésitez pas à sanctionner les dérives par rapport à vos instructions. Cela
renforcera l’image d’équité que vous cherchez à obtenir ; et donnera plus de
poids à vos encouragements. Si vous êtes un patron juste, donc respectable,
vous permettrez à ceux qui ne respectent pas les règles du jeu soit de revenir
jouer selon vos principes, soit de chercher ailleurs un terrain plus propice à
leurs priorités. Sans mettre en cause les individus, puisque vous ne
sanctionnerez que des comportements. La forme étant à adapter aux
circonstances : du mail de mise en garde à l’avertissement, de la mise à pied
au licenciement. En évitant les remontrances publiques, et les attaques
personnelles.
Ecoute, auto motivation, délégation, félicitation et sanction, à vous de
jouer, les atouts sont vôtres. En vous rappelant qu’au bout du compte, la
première tâche d’un manager n’est pas la motivation, mais la suppression des
obstacles !